Pour le portrait du mois, j’ai l’honneur de vous proposer une interview de la plume de Je me recycle. Sur son site web et son compte Instagram, elle met à disposition des informations pour une consommation plus consciente et raisonnée. Ses articles ou ses posts Instagram sont fouillés, détaillés, précis. Elle met aussi à la disposition des lecteurs un annuaire de marques écoresponsables engagées dans une démarche d’upcycling ou de zéro déchet.
J’aime ces posts qui nous informent et également toutes les découvertes de nouvelles marques !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hello ! Je m’appelle Deborah, j’ai 29 ans.
L’exercice de présentation n’est pas évident mais si je devais me décrire en quelques mots, je dirais que je suis une écolo-féministe passionnée qui fait de la vulgarisation écologique sur les réseaux sociaux (Rien que ça…! 😅).
J’anime en effet un compte Instagram @jemerecycle qui me permet de partager mes découvertes et mes inspirations, autour de la question :
“Comment réduire l’impact environnemental de ma consommation ?”
C’est un lieu d’échanges pour avancer avec optimisme et bienveillance vers une consommation consciente et raisonnée.
jemerecycle.fr est aussi un annuaire qui regroupe des marques du recyclage et de l’upcycling.
Ah et sinon, je vis dans la belle ville de Toulouse mais je n’ai pas l’accent du Sud Ouest 🌞.
Que fais-tu “dans la vraie vie” ? Blogueuse professionnelle ou… ?
Après 4 ans d’expériences dans le webmarketing, j’ai récemment quitté mon ancien job pour me consacrer à des activités qui correspondent mieux à mes valeurs. Je suis notamment en train de travailler sur un projet complémentaire à Je Me Recycle.
Stay tuned ! 😉
Quand as-tu créé “Je me recycle” ?
C’était il y a un peu plus d’un an. Instagram est une source d’inspiration et d’échanges incroyables. J’y apprends beaucoup et discute avec de nouvelles personnes passionnantes et passionnées tous les jours. Je m’en sers pour m’inspirer et me motiver au quotidien.
Quels sont les domaines que tu préfères aborder sur ton blog ?
Sur @jemerecycle, j’aime véhiculer l’idée que nous pouvons tous être acteurs du changement en modifiant notre manière de consommer.
“As consumers, we have so much power to change the world by just being careful in what we buy” – Emma watson
Dans l’ensemble, j’ai deux grands “types” de contenu : d’un côté je partage des informations pour encourager les personnes qui me lisent à s’interroger sur les incohérences de notre société et de l’autre je propose des éco-gestes faciles à adopter.
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Je parle beaucoup de mode parce que c’est l’une des habitudes selon moi qui est la plus facile à changer ! La fabrication des vêtements peu chers cachent des pratiques inhumaines et polluantes pour l’environnement. Pourtant, nous n’avons pas besoin de nouveaux vêtements, nous avons déjà tant ! Et les chiffres parlent d’eux mêmes : alors que nous ne portons que 30% de notre garde robe, nous jetons environ 85% de nos vêtements chaque année. Sachant que la production de vêtements devrait tripler d’ici 2050, on est en droit de s’interroger sur la façon dont les choses vont évoluer… Or, les vêtements sont des achats coup de cœur, non indispensables, et les alternatives sont nombreuses pour éviter d’alimenter un système opaque et abusif. Il suffit tout simplement d’arrêter de choisir les marques qui entretiennent ce système.
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Et puisqu’il n’y a pas de “petits gestes”, j’aime aborder d’autres thématiques qui permettent à tous de faire une transition douce vers un mode de vie conscient : du zéro déchet à l’alimentation, en passant par les cosmétiques ou encore la banque !
Comment découvres-tu de nouvelles marques ?
Ce n’est pas une mince affaire je dois l’admettre ! Heureusement, j’ai pu constater qu’il y a de plus en plus de marques et que l’offre commence vraiment à s’étoffer. C’est l’une des raisons qui m’a encouragée à créer l’annuaire jemerecycle.fr. Il me fallait un endroit pour regrouper toutes mes trouvailles et les partager facilement.
Ma principale source pour trouver de nouvelles marques est Instagram ! En quelques hashtags on peut découvrir des projets formidables.
Quel a été ton premier geste écolo ?
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait les gestes de “base” : recycler, éviter de gâcher, faire attention à ma consommation d’eau et d’électricité… Je faisais cela de manière normale sans me poser de questions car c’est ainsi que j’ai été éduquée. J’ai également arrêter très vite de manger de la viande suite au visionnage du film “Nos amis les terriens” de Bernard Werber, qui dénonce les dessous des abattoirs de poulet.
Ensuite, la première chose que j’ai changé en “conscience” était mes produits cosmétiques. D’abord pour des questions de santé et ensuite parce que si c’est bon pour moi, je considère que ça doit l’être aussi pour notre planète.
Même chose sur ma consommation de vêtements. Je travaillais dans un centre commercial pendant mes études donc je dois dire que j’ai fait pas mal de shopping ! Notamment chez des enseignes de fast fashion bien connues. J’ai fini par me rendre compte que faire ce genre de boutiques signifiait être d’accord avec un système qui fait souffrir des gens, en particulier des femmes, uniquement pour que je puisse m’acheter un nouveau top. Et ça, c’est impossible pour moi de le concevoir.
Dans tous les cas, une transition écologique se fait petit à petit, en fonction de ce que nous pouvons faire et de nos capacités. Je suis loin d’être parfaite, je fais encore plein de choses non écolos; cependant j’en suis consciente et je fais au mieux pour m’améliorer. Je pense que, bien que nous ayons beaucoup d’impact à l’échelle individuelle, le changement doit aussi venir des industriels et de nos gouvernements. Il faut arrêter avec la charge mentale écolo.
Et s’il vous plait, arrêtez de m’emballer mes courgettes bio dans du plastique, ça le fait pas.
Quelle est la mauvaise habitude dont tu ne sais pas te passer ?
Le dentifrice ! J’ai honte mais je crois que je ne parviendrais jamais à arrêter le dentifrice industriel à la composition cracra… Je n’arrive pas à le remplacer. Je ne suis pas contre les dentifrices solides, mais j’ai beau essayé, ça ne passe pas… 😔 J’utilise un dentifrice solide de temps en temps pour réduire l’utilisation du dentifrice industriel, mais rien à faire, j’ai l’impression de ne pas me laver les dents et en plus le goût d’argile c’est pas terrible. 😶
Par contre, j’essaie de m’orienter de plus en plus vers des compositions plus naturelles. Step by step !
Qu’est-ce que l’éthique pour toi ?
Récemment, j’ai écouté l’épisode 66 de la chaîne de podcast “Nouveau Modèle” dans lequel Chloé Cohen reçoit Victoire Dauxerre, une ancienne mannequin. Cet épisode dénonce les abus de l’industrie de la mode dans les défilés.
Quand on pense “marque éthique”, on l’associe à des conditions de travail plus respectueuses pour les ouvriers textiles et à la qualité des matières utilisées… Or, une marque éthique se doit de veiller au bien-être des personnes qui fabriquent ses produits tout au long de leurs cycles de vie: des matières premières jusqu’à leurs promotions.
Il ne faut pas oublier l’humain derrière le produit.
En plus de ses valeurs humanistes, une marque à le devoir d’être transparente envers ses consommateurs. Nous voulons juste comprendre d’où viennent les produits que nous achetons, et donc, que nous finançons. Je crois qu’il y a beaucoup trop d’aspects dans notre société qui sont pollués par la recherche du profit et l’entretien des inégalités.
Être éthique, c’est un tout. Tout ce que nous demandons, c’est plus d’entraide, de bienveillance, de partage et de transparence.
C’est une question de bon sens.
Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?
Je crois que comme beaucoup de gens, on peut considérer que je suis accro… J’y suis très active, surtout sur Instagram.
En revanche, je ne le suis pas du tout en ce qui concerne ma vie privée. J’ai un compte Instagram personnel avec deux photos de paysage et un compte facebook pas mis à jour depuis 2010 (J’exagère à peine ! 😅).
En fait, outre le voyeurisme quasi inévitable et inhérent aux réseaux sociaux, j’aime croire qu’ils peuvent être une source d’informations et d’inspirations inépuisables. Il faut pouvoir les utiliser de manière éclairée et avec recul. Mais quand c’est le cas, on parvient à y trouver une entraide et une richesse qui redonne du baume au cœur. Et ça, ça fait du bien. Finalement un peu comme dans la vraie vie non ? 😉
Merci pour cette belle interview Deborah !