Connaissez-vous les tiny houses ou micromaisons ? Il s’agit de minuscules maisons, appelées “micro-habitat”. Celles-ci s’inscrivent dans un mouvement plus large de minimalisme et de retour vers l’essentiel. J’ai toujours aimé les habitats alternatifs : péniche, roulotte, van aménagé, cabane en bois, etc. tout en m’intéressant à l’ergonomie des bateaux, si ingénieuse en matière d’optimalisation de l’espace. C’est donc sans surprise que je voue une récente passion pour ces micromaisons qui rivalisent d’ingéniosité en termes de confort et de gain d’espace, tout en offrant de réels avantages économiques et écologiques.
Belle découverte !
Une tiny house, c’est quoi ?
Il s’agit d’une “micromaison” en bois dont la surface totale ne dépasse pas 25m2 et 3,5 tonnes (pour pouvoir être déplacée sur la route). L’architecte Jay Shafer a lancé le mouvement aux Etats-Unis fin des années ’90 en construisant sa propre tiny house. Son livre “The small house book”, qui relate son expérience, a fait des émules et entrainé d’autres constructions de micromaisons outre-Atlantique avec la crise financière de 2008.
I never set out to design tiny houses. I set out to build an efficient house. When I took out all of the unnecessary parts of the house, it turned out to be a very small house. – Jay Shafer
Comme l’explique Jay Shafer, son objectif premier n’était pas de construire une petite maison, mais une maison efficace. C’est en ôtant tout ce qui lui semblait superflu dans la construction d’une maison qu’il s’est avéré que celle-ci pouvait se permettre d’être toute petite.
Si des villages entiers de tiny houses existent aux Etats-Unis, le concept est encore relativement récent chez nous. C’est depuis le 1er septembre 2020 que le Parlement wallon a approuvé l’insertion de la notion d’habitat léger dans le Code wallon du logement, ce qui va peut-être inciter le développement de ce type d’habitat. Il est néanmoins possible de s’offrir une nuit dans une micromaison luxueuse dans une forêt en périphérie bruxelloise : The Forest.
En France, les tiny houses sont légiférées par la loi Alur et une vingtaine de tiny houses existent déjà. Le premier village de micromaisons pour étudiants vient d’être inauguré en Bretagne ! Un beau projet porté par Aurélie Moy que je vous invite à découvrir dans cet article : “Un village de tiny Houses pour étudiants“.
Cette vidéo de France 3 résume très bien le concept de la tiny house : écologie, confort et retour à l’essentiel !
La tiny house, une réflexion minimaliste
La tiny house s’inscrit dans une réflexion plus large : un retour à la simplicité et au sentiment de liberté, une protection de l’environnement et une vie en harmonie avec la nature, tout en conservant le confort d’une maison moderne…version mini. De par leur petite taille, les tiny houses obligent à repenser le nombre d’objets qu’on possède : “vivre mieux avec moins”. Une opportunité de se débarrasser du superflu, de penser aux objets multi-tâches et de se concentrer sur les essentiels du quotidien. Pas besoin non plus de consacrer des heures en ménage, son espace réduit et optimisé nous faisant gagner du temps de loisir…
En général, la tiny house possède un toit double-pente dans lequel une mezzanine fait office de chambre. On retrouve ensuite un coin cuisine, un séjour, une toilette et une salle de bains. Vous pouvez aussi décider de créer une terrasse pour jouir d’un espace supplémentaire lors des beaux jours. Quant à la décoration, celle-ci n’a de limite que votre imagination !
Les atouts écologiques et économiques d’une micromaison
On pourrait se demander pourquoi se tourner vers une micromaison, et pas un van aménagé ou une caravane ? Grâce à son ossature bois, la tiny house possède une excellente isolation thermique. Ses coûts d’énergie sont donc très faibles : entre 300 et 500€ par an pour l’eau, le chauffage et l’électricité. Il est aussi possible de la rendre quasiment autonome en installant des panneaux solaires, en récupérant l’eau usée et en installant des toilettes sèches. Par ailleurs, elle respecte la perméabilité du sol puisqu’elle ne nécessite pas d’excavation.
L’un des grands avantages de la tiny house est incontestablement son faible coût de construction : entre 20 000 et 40 000€ selon les finitions. De plus, si vous êtes bricoleur, vous pouvez réduire les coûts (à environ 10 000€) en vous lançant dans l’auto-construction. Ceci dit, des sociétés émergent et proposent des solutions “clé-sur-porte”. Retrouvez une liste de constructeurs français.
Néanmoins, il me semble important de souligner quelques inconvénients de la tiny house que j’ai pu glaner en préparant cet article. Tout d’abord, son principal atout – sa taille, peut devenir son principal défaut : manque d’intimité, sentiment d’exiguïté, etc. Certains propriétaires déconseillent, par exemple, de travailler à domicile. Par ailleurs, cet habitat n’est pas réellement approprié aux familles. J’ai également pu relever des questions sur la solidité à long terme d’une micromaison, sa moins grande résistance aux incendies mais aussi des problèmes d’humidité. Des solutions existent pour parer à ce dernier problème mais augmentent le prix de construction : qu’il s’agisse d’installer des parois perspirantes (qui laissent passer l’humidité) ou des ventilations, mieux vaut éviter les compromis !
La tiny house, un habitat nomade
Les tiny houses peuvent être aussi mobiles, en étant sur roues, permettant ainsi d’être déplacées. Néanmoins, le but d’une micromaison n’est pas de l’utiliser pour voyager au quotidien mais si l’envie vous prend de déménager à l’autre bout du monde, vous pourrez emporter votre maison avec vous ! C’est ce que propose notamment la société belge Wildernest.
Si vous vous intéressez aux tiny houses, je vous conseille de vous abonner à la chaine Youtube “Living Big in a Tiny House”. L’Américain Bryce Langston parcoure le monde à la découverte de tiny houses… Une occasion de voyager avec lui ! Le site Micro-maisons est également très fourni en conseils en tout genre. Enfin, l’Association Collectif Tiny House a pour objectif de “promouvoir, recenser et soutenir le mode de vie en tiny house”, en publiant et partageant du contenu sur son site Internet. De quoi trouver l’inspiration !
Connaissez-vous les tiny houses ? Qu’en pensez-vous ?
Crédits photo couverture : Wildernest
Crédits photo autres que mentionnés : Pinterest
Les tiny sont séduisantes mais le coût augmente, augmente…et cela devient cher même carrément hors de prix. Si l’on considère le prix de départ clé en main à 55000 euros sans le terrain, sans le solaire et la microstation, sans le véhicule pour la tracter, sans l’assurance qui coûte assez cher, non la tiny est vraiment un luxe. Les gens vivent en moyenne deux à trois ans dans une tiny et changent de projet. Manger au coin d’une table bof, on ne peut pas réellement faire une activité d’intérieur “couture, peinture etc…) il faut toujours tout ranger sinon cela a l’air bordélique, c’est vite sale car on entre directement dans la tiny. Les tiny même luxueuses font de la condensation, il faut installer un déshumidificateur d’eau. Il y a une forte prise au vent et devant respecter le poids et la largeur, l’isolation est mince. Une tiny n’est pas écologique en soi si on la tracte, cela suppose un gros véhicule pour la tracter, l’essence…mais l’impact écologique est réduit par sa taille, donc au final cela s’équilibre.
Je ne parle pas de la législation, c’est la croix et la bannière et toutes les communes n’acceptent pas les tiny house. L’idée de devoir déplier, replier une table, de devoir déplacer un pouf, tirer un tiroir pour en faire un lit, cela va un certain temps et puis stop. Le sentiment d’être dans un couloir et d’avoir le plafond sur la tête peut être oppressant. Avoir son lit au-dessus de la cuisine, cela n’est pas terrible. J’ai vu des tiny à 160000 dollars, à ce prix j’ai une jolie petite maison avec un jardin.
Merci pour ton article 🙏🏻☺️
super intéressant ton article, j’avais déjà entendu parler des tiny house mais je ne connaissais pas plus que ça ^^
J’ai hâte que la législation avance sur ce point en Belgique ! Actuellement, il est interdit de se domicilier !
Il y a une espèce de série/documentaire (à l’américaine) sur les tiny houses aussi (qq épisodes sur Netflix)!
Un autre inconvénient : les odeurs. Tu cuisines qqch qui sent un peu, bam, tes habits, tes draps, tout sent !
Bien vu, c’est vrai qu’il vaut mieux éviter la raclette !